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Société : ou le désastre en cours

10 janvier 2025 à 08:30:00

La société moderne, avec ses promesses de progrès et d’épanouissement, semble pourtant vaciller sous le poids de ses propres contradictions. Les inégalités croissantes, la crise environnementale et l’érosion des liens sociaux alimentent un sentiment d’urgence. Mais comment la littérature a-t-elle capté ce « désastre en cours », et qu’a-t-elle à nous enseigner sur nos présents et nos futurs possibles ?


Un diagnostic par la fiction

La littérature a toujours été une sentinelle des temps troublés. Dans Les Choses de Georges Perec, la société de consommation émerge comme un engrenage aliénant, réduisant les individus à des êtres de désir perpétuellement insatisfaits. Ce roman, publié dans les années 1960, résonne encore aujourd’hui face à l’hyperconsommation et à l’individualisme exacerbé. Les auteurs contemporains, de Michel Houellebecq à Annie Ernaux, poursuivent cette critique, explorant les solitudes modernes et les impasses d’un monde déconnecté de sa spiritualité.


L’écologie, un cri d’alarme

Face à l’effondrement écologique, la littérature offre un espace de réflexion et de résistance. Des œuvres comme La Servante écarlate de Margaret Atwood ou Ravage de René Barjavel imaginent des dystopies où la nature s’est retournée contre l’homme. Ces fictions, loin de se limiter à un pessimisme stérile, invitent à une prise de conscience sur l’urgence d’agir. Elles rappellent que le « désastre en cours » n’est pas une fatalité, mais une trajectoire que nous pouvons encore infléchir.


L’érosion du lien social

Le désastre sociétal ne se limite pas aux crises matérielles : il s’étend à la sphère intime. Dans Chronique d’un début de siècle de Laurent Mauvignier, les personnages tentent de naviguer dans un monde fragmenté, où les liens humains se délitent sous le poids de la modernité. La perte des solidarités traditionnelles, exacerbée par les technologies et les clivages, devient une thématique récurrente. La littérature, en capturant ces tensions, permet de déceler les fractures et, peut-être, de les réparer.


Une invitation à la réinvention

Malgré ce constat sombre, la littérature offre aussi des pistes d’espoir. Les œuvres de science-fiction optimiste, comme Semiosis de Sue Burke, imaginent des mondes où l’homme apprend à coexister harmonieusement avec son environnement. Ces visions stimulent une réflexion collective sur ce que pourrait être une société à la hauteur des idéaux humains.


Ainsi, la littérature, loin d’être un simple miroir du désastre, peut être une boussole. Elle nous montre ce qui est, mais aussi ce qui pourrait être. Et si, en lisant, nous trouvions des clés pour changer le cours de l’histoire ?

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